jeudi 4 février 2010

Quand la terre tremble à ce point

Le 12 janvier 2010, un important tremblement de terre a frappé Haïti causant de très et trop nombreuses pertes de vie sans compter des dommages matériels importants aux structures et infrastructures.

Les divers média n'ont pas été long à montrer des images et à faire état de nombreux témoignages illustrant divers effets sur la population, l'ampleur des dégâts et l'horreur qui y est associée à juste titre.

Sur un autre plan, ce tremblement de terre a causé des dommages considérables à l'état civil de ce pays et qui laisseront des traces pour longtemps.

Tout d'abord, le nombre sidérant de victimes de toutes conditions dont l'estimation augmente de jour en jour. En pratique, peu d'entre elles ont été ou seront formellement identifiées. La chaleur et les conditions prévalant sur place aidant, des inhumations en masse dans des fosses communes ont été effectuées et, parfois, des corps ont été incinérés pour des raisons de salubrité.

Il résulte de ce contexte particulier qu'un important trou noir s'est formé et se développe encore dans la mémoire collective de ce pays. Des Haïtiens et même des étrangers s'interrogent encore si certains de leurs proches ont survécu ou sont décédés. Pour plusieurs d'entre eux, ces interrogations perdureront et aucune réponse définitive ne leur sera fournie.

De tels événements ont des effets importants sur l'état civil de ce pays peu importe son état antérieur. Que l'enregistrement des événements [naissance, mariage ou décès] se fasse au central à Port-au-Prince ou au sein des nombreuses communautés locales, on peut penser que plusieurs d'entre eux ont été endommagés, détruits ou perdus. Une possibilité existe même que, dans certains endroits, des responsables de l'état civil ont perdu la vie.

Dans un pays confronté depuis longtemps à un contexte et des conditions de vie plus que difficiles, de tels effets sur la mémoire collective s'ajoutent à ces autres difficultés. Tout chercheur en généalogie et en histoire de famille comprendra que la société haïtienne a, en plus des plans humain, matériel et psychologique, été lézardée au plan de la mémoire collective et que les effets se feront sentir encore longtemps. Il y a là un créneau additionnel pour l'aide internationale.


[Summary :

Some personnal thoughts on the effects of a major earthquake in Haïti.]

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