jeudi 21 février 2008

Des chantiers nécessaires mais difficiles

Une des objectifs visés en généalogie et en histoire de famille est de traiter de tous les ancêtres ou descendants d’une famille donnée. Cela implique de connaître toutes les personnes hommes ou femmes, ce qui est assez facile en généalogie. En effet, les actes de l’état civil font normalement référence aux personnes concernées et au Québec, comme une femme ne perd pas son nom même après un mariage, la recherche est habituellement possible.

Pour une histoire de famille, la réalité est fort différente et traiter des femmes constitue alors un défi de taille. Cela tient notamment au fait que la capacité juridique n’a été obtenue par les femmes que depuis peu; une des conséquences a été de faire en sorte qu’une femme ne pouvait passer un contrat sans l’accord de son mari, ce qui a réduit grandement la passation de tels actes.

Comme les femmes doivent figurer dans toute histoire de famille pour des raisons qui relèvent autant de du gros bon sens, de l’équité que d’un devoir de mémoire faisant état de leur parcours souvent insolite ou remarquable, il faut s’atteler à la tâche à partir des sources possibles.

En plus des sources familiales ou de la tradition orale, ces sources d’information peuvent comprendre :

- les registres de l’état civil (une femme peut y être mentionnée à titre de fille, d’épouse, de marraine ou de témoin);
- les archives notariales;
- les archives judiciaires (ici, les femmes tout comme les enfants y sont moins
présentes);
- les photographies (après le milieu du 19e siècle);
- les monographies locales, la correspondance, un journal personnel, les livres de comptes…

À l’évidence, une femme qui sait signer et dont la famille dispose de ressources financières supérieures à celle de son entourage laisse davantage de traces dans l’histoire. Par ailleurs, même un examen attentif des sources disponibles ne pourra, dans plusieurs cas, compenser l’absence ou la rareté de l’information.

Ces réflexions ont été formulées à la suite d’un exposé, le 20 février 2008, de Guy Parent, devant les membres de la Société de généalogie de Québec. À cette occasion, ce dernier a présenté avec beaucoup de détails la vie fort intéressante de Jeanne Badeau, une femme d’exception. Une partie de son exposé a fait l'objet d'un article intitulé «Jeanne Badeau et Pierre Parent» publié dans la revue L’Ancêtre, numéro 277, volume 33, hiver 2007, p. 109-118.

[Summary :

To make reference to women in a family history is often quite a challenge.]

Aucun commentaire: